Le best of cinéma du premier semestre 2018, avec des monstres, de la haute couture, des chiens, beaucoup de coups de boules et deux Spielberg.
C’est l’été, et vous savez ce que ça veut dire : le bac, la coupe du monde de foot, les vacances et le top cinéma 2018. Déjà ? Il s’agit évidemment de classer les meilleurs films sortis au premier semestre de l’année, de faire un bilan d’étape avant le break estival.
Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
Un divorce, une garde partagée. Une dérive familiale atrocement banale qui vire au film d’horreur. Le premier film de Xavier Legrand est une bombe, d’une perfection quasi-absolue, qui s’inscrit dans un cadre réaliste et sociologiquement précis pour mieux vous planter dans le bide une force de cinoche en acier trempé. (la critique complète est ici)
Ready Player One de Steven Spielberg
Transcendant de son postulat übergeek, Spielberg livre un vrai film d’auteur qui dessine en creux son autoportrait complexe. Cinéaste sincère, businessman à l’allure de démiurge, ogre pop qui a défini son époque… Ready Player One est aussi un film de fou, où Spielberg enquille tranquillement des morceaux de bravoure ébourrifants (la course de bagnoles d’ouverture, la réécriture de Shining) comme s’il avait fait ça toute sa vie. Ca tombe bien, c’est le cas. (la critique complète est ici)
Mektoub My Love : Canto Uno d’Abdellatif Kechiche
Kechiche dépouille son cinéma de tout ce qui pourrait l’encombrer (les vêtements, le filtre social) ce qui pourrait l’encombrer pour livrer un récit d’apprentissage lumineux et chamanique. Une célébration frénétique du sexe et de la vie. Sublime. (la critique complète est ici)
Phantom Thread de Paul Thomas Anderson
Quand Anderson filme les névroses d’un couturier vampirique dans les années 50, ça donne un pur film de style, sans hystérie auteurisante, où l’on chuchote, on se frôle, on se concentre. Tout est intérieur. Un très grand film sur la maîtrise de soi, et la maîtrise de son art. (la critique complète est ici)
La Forme de l’eau de Guillermo Del Toro
Film muet, film de monstres, film d’amour, film d’espionnage, film d’horreur, film noir… Guillermo Del Toro parvient à fusionner tous les genres de cinéma dans une éblouissante symphonie. Un triomphe total. (la critique complète est ici)
Battleship Island de Ryoo Seung-wan
L’histoire vraie d’une évasion d’une île-prison japonaise pendant la Deuxième guerre mondiale. Un film grandiose et furieux, opulent jusque dans ses monstrueuses batailles rangées. Un peu comme une version cinéma de la plus belle symphonie de heavy metal. (la critique complète est ici)
3 Billboards – Les Panneaux de la vengeance de Martin McDonagh
Une fable philosophique, morale, politique, drôle et noire, qui a donné à Frances McDormand son plus beau rôle depuis Fargo et qui permet aussi à Sam Rockwell de donner la performance de sa vie, tant qu’on y est. Tout ça ? Mais oui. (la critique complète est ici)
Everybody Knows d’Asghar Farhadi
Des stars, l’Espagne et un suspens digne d’Ingmar Bergman : Farhadi pose ses caméras loin de l’Iran pour mieux réaffirmer son style et ses obsessions. Everybody Knows est un grand drame psychologique verrouillé, maîtrisé. (la critique complète est ici)
Pentagon Papers de Steven Spielberg
Un superbe film de suspense en hommage à une presse libre, beau et intemporel comme un fragment du classicisme hollywoodien oublié. L’autre Spielberg de 2018 où Steven s’affirme aussi comme un héritier de John Ford et Frank Capra. (la critique complète est ici)
Call Me by Your Name de Luca Guadagnino
Une histoire d’amour dans l’été italien. Simple comme bonjour, et pourtant Luca Guadagnino parvient à donner à Call Me by Your Name la stature d’une odyssée du paradis perdu d’un érotisme fou. Qu’est-ce que c’est beau. (la critique complète est ici)
Annihilation d’Alex Garland
Diifusé sur Netflix en France (mais au cinéma aux Etats-Unis), Annihilation a peut-être souffert de son (petit) format. Alors qu’il s’agit clairement d’un classique de SF immédiat : ce trip dans une terre hostile contaminée par une force alien est à la fois un labyrinthe où l’on s’égare, et un miroir qui révèle notre ignorance face à l’univers. (la critique complète est ici)
La Douleur d’Emmanuel Finkel
Les mots de Marguerite Duras, la mise en scène d’Emmanuel Finkiel, l’interprétation de Mélanie Thierry. Trois éléments qui font de La Douleur, récit violent d’un amour sous l’Occupation, un film exceptionnel de puissance. (la critique complète est ici)
L’Apparition de Xavier Giannoli
Voir ou ne pas voir ? Croire ou ne pas croire ? Pas si simple, nous dit Giannoli qui, sans délaisser son entreprise de mystification-mythification, s’arrime à l’humain pour mieux en faire ressortir la part de lumière. L’Apparition jongle avec les genres et la multiplicité des niveaux de lecture dont l’enchevêtrement procure un fascinant sentiment mêlé d’évidence et de perplexité. (la critique complète est ici)
L’Ile aux Chiens de Wes Anderson
Imaginez Les Douze salopards d’Aldrich, incarnés par des chiens, dans un Japon rétro-futuriste et bilingue. A priori hétérogènes, ces éléments s’intègrent parfaitement aux motifs habituels de Wes Anderson, aussi bien formels que thématiques. Ça a de la gueule. (la critique complète est ici)
Hérédité d’Ari Aster
Ari Aster a su compiler et utiliser à leur effet maximum les effets (son, image et surtout thèmes) les plus flippants de l’arsenal du cinéma d’horreur. Hérédité est véritablement et purement terrifiant. (la critique complète est ici)
Une Prière avant l’aube de Jean-Stéphane Sauvaire
Un film de prison transcendental, lumineux, aussi primitif et évident qu’un bon coup de boule. Ça réveille et ça fait un bien fou, en fait. (la critique complète est ici)