Il y a différents aspects à prendre en compte lorsque vous vous installez en France, notamment si vous êtes à la retraite et que vous prévoyez d’y passer le reste de vos jours. Si la planification financière de votre nouvelle vie sera en tête de liste, vous devez également prendre le temps de réfléchir à la planification de votre succession et à la protection de vos héritiers contre les droits de succession (droits d’héritage) et le droit successoral français strict.
Les droits de succession français fonctionnent différemment des droits de succession britanniques. Alors que vos enfants peuvent recevoir chacun 100 000 euros en franchise d’impôt, pour les autres membres de la famille et les personnes non apparentées (comme les beaux-enfants), les allocations peuvent être très faibles et les taux d’imposition très élevés. De même, le droit français des successions dicte à qui vous devez laisser une grande partie de votre patrimoine, de sorte que votre planification successorale doit être spécialement adaptée à votre situation familiale et à vos souhaits.
Taux et règles des droits de succession français
Les droits de succession français sont appliqués lorsque les biens sont transmis par décès ou par donation à vie. L’impôt est prélevé sur chaque bénéficiaire individuellement, en fonction de son lien de parenté avec le propriétaire et du montant qu’il reçoit.
Si vous êtes résident en France au moment de votre décès, chaque héritier doit payer des droits de succession sur son héritage. Cette règle s’applique aux biens situés dans le monde entier.
De même, si vous avez vécu en France pendant six des dix dernières années et que vous recevez un héritage ou une donation de l’étranger, vous pourriez être assujetti aux droits de succession. Cela dépendra de la convention de double imposition conclue entre la France et le pays où se trouvent les biens. Les héritages provenant du Royaume-Uni, par exemple, ne sont imposables que dans ce pays et non en France.
– Les conjoints et les partenaires PACS (“pacte civil de solidarité”) sont exonérés des droits de succession sur les héritages. Les donations à vie sont imposables à des taux progressifs de 5 % à 45 %, bien que les premiers 80 724 euros soient exonérés d’impôts.
– Les taux d’imposition pour les enfants (héritages et donations) vont de 5 % à 45 %, avec un abattement de 100 000 euros pour chacun. Cet abattement ne s’applique pas aux beaux-enfants (sauf s’ils sont adoptés en totalité) et ils bénéficient de taux plus élevés.
– Les autres héritiers en ligne directe (c’est-à-dire les petits-enfants) paient les mêmes taux que les enfants, mais ne reçoivent pas l’allocation de 100 000 euros. Ils reçoivent l’allocation standard de 1 594 €, mais vous pouvez leur faire des dons à vie d’un montant maximum de 31 865 € en franchise d’impôt, plus la même chose pour les dons en espèces.
– Les frères et sœurs reçoivent généralement une allocation de 15 932 € et sont imposés à 35 % ou 45 %. (S’ils ont plus de 50 ans ou s’ils sont invalides, célibataires et vivent avec vous à long terme, ils peuvent être exonérés d’impôts).
– L’allocation pour les neveux et nièces s’élève à 7 967 € et est imposable à 55 %.
– Les autres personnes paient des droits de succession au taux de 60 % et leur allocation n’est que de 1 594 euros. Notez que cela inclut les beaux-enfants (pour les couples ayant des enfants issus de relations antérieures, cela peut poser un réel problème) et les partenaires de longue durée si vous n’êtes pas marié ou en partenariat PACS.
Les droits de succession peuvent donc être très lourds, réduisant potentiellement de plus de la moitié l’héritage que vous espériez laisser à quelqu’un.
Vous avez des questions ? Demandez à nos conseillers de vous aider.
Exemple de droits de succession
Prenons l’exemple d’une situation que nous rencontrons souvent avec nos clients. De nombreuses personnes sont mariées une seconde fois et souvent l’une d’entre elles ou les deux ont des enfants d’un mariage précédent. Si vous laissez des biens aux enfants de votre conjoint, ou vice versa, ils seront considérés comme des “étrangers” et paieront la totalité des 60 % de droits de succession. La transmission des biens d’un conjoint à un autre puis à la génération suivante peut entraîner une lourde charge fiscale pour certains enfants.
– À titre d’exemple, Pierre et Jeanne vivent en permanence en France et disposent d’un patrimoine d’une valeur de 2 000 000 €.
– Pierre a deux fils de son premier mariage, tandis que Jeanne a une fille.
– Pierre meurt et laisse tout à Jeanne, qui est exonérée des droits de succession.
– À son décès, sa fille reçoit de plein droit la moitié de sa succession, soit 1 000 000 €, et les fils de Pierre reçoivent chacun 500 000 €.
– Sa fille bénéficie de l’allocation de 100 000 € et sa facture fiscale est d’un peu moins de 213 000 €.
– Elle reçoit donc un héritage d’un peu plus de 787 000 euros.
– Les deux fils de Jean, en revanche, ne reçoivent qu’un héritage net de 200 956 euros chacun. Comme ils héritent de Jeanne, avec qui ils n’ont aucun lien de parenté, leur facture fiscale s’élève à 299 044 euros chacun.
Si vous et/ou votre partenaire avez des enfants issus de relations antérieures, il existe souvent des mesures que vous pouvez prendre pour éviter des obligations fiscales aussi élevées et injustes.
De même, si vous vivez avec quelqu’un mais que vous n’êtes pas marié avec lui ou dans un PACS, il paiera également des droits de succession à hauteur de 60 %. Cette règle s’applique même si vous êtes copropriétaire d’un bien et que l’un des deux hérite de la part de l’autre à son décès.
Réduire les droits de succession en France
Il existe différentes solutions qui pourraient contribuer à atténuer les droits de succession français. Par exemple :
- Les abattements pour toutes les donations à vie se renouvellent tous les 15 ans
- Vous pouvez faire des dons fiscalement avantageux aux beaux-enfants
- La valeur de votre résidence principale peut être réduite de 20 %, à condition que votre
- Conjoint/partenaire de PAC ou vos enfants continuent à y vivre.
Vous pouvez également utiliser un usufruit pour donner des biens aux enfants, tout en conservant un droit à vie de vivre dans la propriété et/ou de percevoir les revenus. Il s’agit d’un moyen de répartir l’ensemble de l’héritage d’un bien entre les décès, tout en utilisant des allocations maximales et des taux d’imposition réduits. Plus vous êtes jeune, mieux c’est, car la valeur du don est réduite selon une échelle mobile en fonction de l’âge.
En ce qui concerne votre épargne et vos investissements, il existe des structures qui peuvent vous offrir des avantages importants en matière de planification fiscale de la succession en France, ainsi que des avantages fiscaux pour vous-même.
Chaque famille étant différente, votre plan successoral doit être adapté à vos objectifs et à votre situation personnelle. La gestion des régimes fiscaux et des lois sur les successions des différents pays est complexe. Vous devez donc comprendre les règles et la manière dont les différentes options de planification vous conviennent. Des conseils spécialisés en matière de planification successorale vous donneront l’assurance que vous rendez les choses aussi simples et fiscalement avantageuses que possible pour vos héritiers.